
Sheshonq I, Sheshonq II, Osorkon II, Takelot II et Sheshonq V pharaons des dynasties libyennes par DULUM pour Tamazgha History.
Les guerriers libyens étaient de farouches ennemis de l’Égypte, notamment lorsqu’une armée libyenne coalisait avec les peuples de la mer (anciens grecs), comme au XIIIe siècle av. J.-C., lorsqu’ils furent menés par le chef Mâ Mériay (grand chef de la tribu Meshwesh) pour envahir l’Égypte. Ils furent repoussés par le pharaon Mérenptah (XIXe dynastie) et ses troupes. (Voir Guerrier libyen)
Une seconde et plus importante invasion des libyens et de leurs alliés, les peuples de la mer et les philistins, fut arrêtée pas les forces de Ramsès III en 1181 av. J.-C. (XXe dynastie), à la suite de quoi le pharaon incorporât des contingents libyens ennemis dans son armée.
La présence des libyens en grand nombre dans l’armée égyptienne est un phénomène constaté dès la XVIIIe dynastie (1549/1292 BC av. J.-C.) dans l’armée d’Hatshepsut. Les guerriers libyens participèrent à la célèbre bataille de Qadesh menée par Ramsès II en 1274 av. J.-C. contre les hittites. Le phénomène s’accentua à la fin de la XXIe dynastie (1069/945 av. J.-C.) à cause de l’instabilité politique, ce qui leur permis d’accéder aux plus hautes fonctions de l’armée, formant ainsi une aristocratie militaire dominante.

Tel que mentionné, suite aux deux invasions libyennes, alliées aux peuples de la mer, avortées par les Ramessides durant la 20e dynastie, les tribus libyennes vaincues furent incorporer à l’armée égyptienne. Ils s’installèrent dans le delta du Nil et constituèrent des chefferies dont les chefs acquérirent le titre de Grand Mâ. Ces tribus libyennes, dont les Meshwesh, servirent les 20e et 21e dynasties, gagnant de la notoriété dans la politique de l’Égypte jusqu’à former une aristocratie militaire occupant des postes clefs. L’un d’entre eux, Sheshonq I, profita de l’affaiblissement de la 21e dynastie pour entrer dans les bonnes grâces du pharaon Psousennès II.

22e dynastie
Sheshonq I maria son fils Osorkon Ier à la princesse Maâtkarê, fille de Psousennès II, créant ainsi un lien de sang au pouvoir royal. À la mort de Psousennès II, Sheshonq I s’imposa rapidement en tant que successeur, et fut couronné en -945, fondant la 22e dynastie libyenne. Le nouveau pharaon plaça ainsi sa famille aux postes clefs du pouvoir et du clergé.

En -925, Sheshonq I entreprit une campagne militaire réussie en Canaan, et étendit les frontières sud et ouest de l’Égypte. Toute au long de sont règne, il entreprit une politique de construction et de rénovation de temples à travers toute l’Égypte, s’inscrivant dans la tradition Ramessides. À sa mort en -924, son fils aîné, Osorkon I, lui succéda, suivant la même politique que son père et en entreprenant aussi de vastes travaux de construction. Le fils de celui-ci, Sheshonq II, affilié à la 21e dynastie de par sa mère, lui succéda en -887, mais ayant eu un court règne, son frère Takélot I prit sa place en -885, suivant également la politique de sa famille.

À la mort de ce dernier, son fils, Osorkon II, monta sur le trône en -872 au détriment de son cousin Harsiesi, fils de Sheshonq II, qui s’estima plus légitime car descendent de la 21e dynastie de par sa grand-mère. En guise de compensation, Osorkon II le nomma roi de Thèbes qui conféra à la ville un statut autonome; une décision qui amorcera la longue chute de la dynastie car aucun de ses prédécesseurs ne concéda un tel pouvoir à un autre membre de la dynastie.

Harsiesi régna sur Thèbes pendant dix ans. À la mort de ce dernier, Osorkon II plaça son fils, Nimlot II, en tant que grand prête d’Amon et gouverneur de Thèbes, et régna sur une Égypte unie. Osorkon II envoya des troupes aux royaumes de Byblos, de Syrie et en Judée pour contrer la menace de l’expansion assyrienne, mais le reste de son règne fut paisible.
Le petit-fils d’Osorkon II lui succèda en -850 sous le nom de Takélot II. Suite à la décision d’Osorkon II de reconnaitre son cousin Harsiesi en tant que souverain à part entière de Thèbes, il donna l’occasion à des membres de sa famille, ainsi qu’à d’autres membres de l’élite libyenne de contester l’autorité de Takélot II.

23e dynastie
Thèbes, ayant auparavant un statut autonome, se rebelle sous le chef Mâ Pétoubastis I qui s’autoproclama pharaon, fondant ainsi la 23e dynastie libyenne, ce qui tourna en une guerre civile de près de 30 ans où le fils de Takélot II, Osorkon III, sortit vainqueur. Entre temps, l’autre fils de Takélot II fut intronisé à Tanis, la capitale de la dynastie, en tant que Sheshonq III. Osorkon III, se sentant évincé du trône, se proclama à son tour pharaon à Thèbes sous le nom de Osorkon III, mais plaça sa capital à Léontopolis, créant ainsi une branche dissidente de la 22e dynastie.
Le successeur de Sheshonq III, son fils Pimay, controla seulement la basse Égypte perdant de plus en plus d’influence au profit de son cousin Takélot III (fils de Osorkon III), de d’autres chefs libyens, ainsi que des membres de la 23e dynastie.

Le fils de Pimay, Sheshonq V, lui succéda et entreprit des travaux de construction pour asseoir sa légitimité en tentant de s’inscrire dans la lignée de ses ancêtres, mais en vain. Son pouvoir s’amoindrit à tel point que trois autres cités états se formèrent, Héracléopolis, Hermopolis et Lycopolis. À la même période, un pouvoir fort apparut en Nubie, le royaume de Kush, qui profita de l’instabilité en Égypte pour lancer une campagne de conquêtes.

En -757, Rudamun, fils d’Osorkon III, succèda à son frère Takélot III, mais ne parvint pas à maintenir l’unité de son territoire qui se fragmenta en plusieurs cités-états mineures. Du coté de la branche principale des Sheshonquides, Osorkon IV succéda à son père Sheshonq V en tant que pharaon à Tanis.

24e dynastie
Face à la montée en puissance de la 25e dynastie nubienne qui remontait dangereusement vers la basse Égypte, Osorkon IV s’allia à son cousin éloigné (Iuput II fils de Rudamun), et à d’autres souverains libyens qui s’étaient affranchis de la tutelle de sa famille sous le commandement du grand chef Mâ de l’ouest, Tefnakht (fondateur de la 24e dynastie à Sais en -732), contre l’invasion nubienne. Cette ultime alliance se soldat par un échec pour la coalition, et Osorkon IV et ses alliés ployèrent le genoux, reconnaissant en tant que pharaon d’Égypte réunifié, Piye I de Koush, fondateur de la 25e dynastie autour de -729.
Note : Selon les chercheurs, le pharaon Osorkon l’ancien fut le premier pharaon d’origine libyenne (un Meshwesh; cinquième pharaon de la 21e dynastie), et non Sheshonq I.

Dynasties | Règne |
Vingt-deuxième dynastie | |
Sheshonq I | ca. 945-924 av. J.-C. |
Osorkon I (fils de Sheshonq I) | ca. 924-889 av. J.-C. |
Sheshonq II (fils d’Osorkon I) | ca. 890-889 av. J.-C. |
Takélot I (fils d’Osorkon I) | ca. 889-874 av. J.-C. |
Osorkon II (fils de Takélot I) | ca. 874-850 av. J.-C. |
Takélot II (petit fils d’Osorkon II) | ca. 850-825 av. J.-C. |
Sheshonq III (fils de Takélot II) | ca. 825-773 av. J.-C. |
Pimay (fils de Sheshonq III) | ca. 773-767 av. J.-C. |
Sheshonq V (fils de Pimay) | ca. 767-730 av. J.-C. |
Osorkon IV (fils de Sheshonq V) | ca. 730-715 av. J.-C. |
Vingt-troisième dynastie | |
Pétoubastis I (fils de Takélot II ?) | ca. 818-793 av. J.-C. |
Sheshonq IV (père ?) | ca. 793-787 av. J.-C. |
Osorkon III (fils de Takélot II) | ca. 787-759 av. J.-C. |
Takelot III (fils d’Osorkon III) | ca. 764-757 av. J.-C. |
Rudamun (fils d’Osorkon III) | ca. 757-754 av. J.-C. |
Vingt-quatrième dynastie | |
Tefnakht | ca. 727-720 av. J.-C. |
Bakenranef (fils de Tefnakht) | ca. 720-715 av. J.-C. |
Tableau: Liste générale des pharaons d’origine libyenne (anciens libyens) des 22e, 23e, et 24e dynasties.
Bibliographie
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Un avis sur « L’Anarchie libyenne »